Mardi 14 juin 2022 : chaleur et soleil.
Où suis-je ?
Avant le depart
Demain, je pars de nouveau. Je prends la route vers le sud de la France à 1000 km de là environ, dans les Pyrénées, pour les traverser, de banyuls sur la cote méditerranéenne à Hendaye sur la côte Atlantique via la HRP ou haute randonnée pyrénéenne. Je m’en vais avec Artic et c’est tout. Ika me regarde et ses yeux semblent toujours me demander vas-tu m’emmener cette fois ci ? Et cela m’est toujours aussi douloureux. Avant mon départ je me prépare comme tout le monde. Pour moi c’était avancer le tri de mes photos de voyage à la va vite pour y retrouver mes meilleures et les avoir avec moi. Je pourrais ainsi les envoyer au concours de photos du jardin botanique de Lyon si je me décide avant le 15 juillet.
Je ne sais pas à quel rythme je vais marcher ni jusqu’ou je vais aller dans cette traversée mais le 15 juillet je risque d’y être toujours dans ces montagnes, aux cotés des loups, des ours, des marmottes et des rapaces. Heureuse que je suis d’être à l’époque du tout numérique ! Quoiqu’il en soit mon sac est fait depuis une semaine et je n’ai pas davantage regarder mon trajet avec la semaine de plus que je me suis donnée avant le départ. Non, je n’ai pas regardé davantage car j’aurais tout ce qu’il me faut avec moi tant sur mon dos que sur mon téléphone et mon GPS pour m’adapter. La nature et les imprévus font le reste. Je ne pars pas en vadrouille pour atteindre un objectif à tout prix je pars pour la vadrouille, celle la, il n’est pas nécessaire de la préparer. La liberté également. Trop préparer reste avant tout, et de mon avis, la mort de l’authenticité, de l’aventure et de la débrouille. Tolkien a fait rêver des générations d'hommes avec ses aventures de va nu pied de hobbits. Ceux-là ne se baladent qu’avec un baluchon et leur simplicité durement acquise par l’habitude à l’inconfort. Je cherche cette simplicité. Dans ce monde rempli de chose inutile je cherche comme de plus en plus d’entre nous à revenir à l’essentiel. Préparer son chemin à l’avance c’est bien lorsque que l’on veut à tout prix réussir.
Je regardais mes photos de notre voyage ave Lucas et je me disais quel gâchis et quelle aventure à la fois. On ne peux pas dire que ca n’a pas été une aventure. Mais la tristesse règne dans mon cœur quand je me rend compte que c’est fini et que je n’ai pas eu le recul pour me rendre compte de l’aventure lorsque nous la vivions. C’était si simple si routinier sur place que nous avons oublié l’aventure au profit de nos conflits. Rien ne me rend plus triste qu’une aventure ratée. D'ailleurs, autant en amour qu'en voyage.
Demain je pars pour une nouvelle aventure, dans ma pure et personnelle tradition de simplicité, j’espère que de revenir à mes acquis me redonnera mon plaisir de l’aventure.
Je ne considère pas la HRP comme difficile, c’est certes un défi physique et mental de part sa longueur et son dénivelé mais une aventure légère à cause de l’aide que représente notre société. C’est de la haute montagne mais des refuges gardés ou non gardé, des gîtes, des camping, des hôtels des auberges, des épiceries et autres magasins parsèment le chemin, le pavant de ravitaillement et de civilisation.
J’ai choisi cette randonnée car c’est magnifique de se dire qu’on a traversé quelque chose. Il y en a qui courre apres les sommets et d’autres après les traversées, je suis plutôt de ces derniers.
Voyager ainsi ne me parait pas difficile. L’inconfort n’a aucune importance lorsqu’on accompli ses rêves.
La route on stop jusqu’à Banyuls-sur-Mer
J’ai récupéré un blablacar a Charles de Gaulle et il m’a emmené jusqu’à Bourges où il m'a déposé au niveau d’une aire de repos de l'autoroute. 15 minutes plus tard : un nouveau stop, une femme d'une soixantaine d’années qui va jusqu'à Montpellier. Elle m’a déposée juste à côté Lodève où en une minute chrono une autre fille s'est arrêtée. Elle m’emmène au lac Salagou où elle viendra me rechercher le lendemain matin ainsi je passe une belle nuit au bord du lac. Baignade et ravioles. Alors que je regarde le soleil se coucher, donnant des tons rouges au sol encore plus forts que pendant la journée, le lac , quand a lui , paraît d'autant plus bleu . Bleu ciel.
Quel magnifique manière de terminer sa journée de stop que de venir ici . C'est les joies du stop ! Quoi de plus beau que d'arriver dans des endroits magnifiques alors qu'on a même pas pris la peine de se préparer.
Je lis actuellement la panthère des neiges de Sylvain Tesson, voici une citation tirée du livre : « les animaux incarnent la volupté, la liberté, l'autonomie : ce à quoi nous avons renoncé. »
Aujourd'hui on est le 14 juin 2022 et après 5 stops je suis arrivé à Banyuls-sur-Mer enfin pour être exact, le village avant Banyuls-sur-Mer.
5 personnes totalement différentes au présent, au futur et au passé totalement différent mais qui sont toujours très heureuses d’accueillir quelqu’un dans leur voiture. De mon côté, cela me fait toujours tellement plaisir de voir le sourire des gens dans leur voiture en me voyant. Déjà deux fois cette année on m’a dit : « mais le stop cela existe toujours ? ». Eh oui, le stop existe toujours, c’est quelque chose d’universel. Nombreuses sont les personnes qui, même si elles ne s’arrêtent pas sourient et me font signe de leur voiture, preuve qu'elle trouve l’initiative de faire du stop joyeuse.
Il me restait 5,5 km à faire via le sentier du littoral que j'ai fait en 1h30 parce que j'ai pris mon temps. Le sentier était entouré de maquis. Le sentier à peu de dénivelé et très bien balisé, on peut admirer la mer en bas des falaises et dans laquelle les roches et en couches verticales s’enfoncent brutalement et sont érodées par le va-et-vient continu de la mer. Le sable est gris résultat de l’érosion des roches.
Arrivé là-bas, je me suis fait plaisir sachant l’inconfort et la difficulté qui venait dans les jours suivants, j’ai acheté une crêpe et une boule de glace à la violette que j’ai dégusté face à la mer en pensant aux montagnes qui venaient. La chaleur était lourde, la canicule est annoncé à la fin de la semaine.
Ajouter un commentaire
Commentaires