J2 sur la HRP

Publié le 16 juin 2022 à 22:49

Où suis-je ?

Récit au fil des pas

Tout commença avec la chaleur et le feu incommensurable du soleil. La HRP aussi. Aujourd’hui tout le monde a souffert de la canicule. Mais je reprends du début !

Cette nuit finalement j'ai dormi à la belle étoile avec juste le poncho en tapis de sol, le matelas et mon duvet. Artic a dormi juste à côté de moi, emmitouflé dans une couverture trouvée dans le refuge. La nuit, la première sur cette HRP a été riche en péripéties. Mes voisins en tente m'ont réveillé en criant va t’en va t’en. La dame était en train d’essayer de faire fuir un renard qui était en train de tirer son sac entier de dessous l’abside. Étrange scène à deux heure du matin, éclairée par la forte lueur de la lune presque pleine. Je le vois se carapater en contre bas vers le refuge.

J'essaie de me rendormir mais c'est vraiment difficile avec la lune extrêmement lumineuse. Finalement je me rendors un peu mais pas suffisamment car mon instinct me réveille quelque temps plus tard et je soulève la tête. À 5 mètres se tient le renard. Sa silhouette se découpe dans la nuit, elle est comme à contre-jour. La lune éclairant par derrière puissamment, peut être peut on dire que le renard est à contre nuit . Dans tous les cas l'image restera gravée dans ma tête, lui sa silhouette noire parfaitement définie sur le ciel bleu nuit clarifié par la lueur de la lune . Ses oreilles triangulaires au-dessus de sa tête, son long museau noir ainsi que sa silhouette longiligne. La vision aurait pu être effrayante, et je me suis même dis j’espère qu’il ne va pas me mordre car les renards sont porteur de la rage mais en vérité j’étais surtout fascinée. Pour moi c’est toujours une chance de voir un animal sauvage d’aussi près. J’étais tant subjugué que je n’ai pas chercher à sortir mon appareil photo. Cette vision sera seulement la mienne. Il s'en va sans un bruit. Aucune chance que son pas me réveille. C’est la deuxième fois que je dors à la belle étoile en montagne et c'est aussi la deuxième fois que je rencontre un renard pendant la nuit. Je me souviens de la première fois où le renard m’étais carrément venu au-dessus de la tête et avait mis sa patte sur ma tête. Je pense que voir une forme allongée dans son sac de couchage au beau milieu de la montagne dois les intriguer. Les renards sont curieux et téméraires je les adore.

 Artic quant à lui n'a rien dis, en fait il n'a pas bougé pendant tous ces événements . Il dormait paisiblement emmistouflé au milieu de la couverture. Quel chien de garde !

Ce matin réveil à 5h30, un essaim de moustiques tournoyait au-dessus de moi. Je ramène tout dans le refuge en bas et je pars à 6h10.

Aujourd'hui, 1100 mètres de descente jusqu'au col de Perthus où j'arrive à 10h30 et j'y reste jusqu'à midi . En descendant mis à part le vacarme de l'autoroute on peut admirer une forteresse de Vauban!

Je mange un petit déjeuner, j'achète une boîte de pâtée pour Artic et sandwich chaud en repartant. L'occasion aussi de recharger les batteries. Lorsque que je repars la chaleur est horrible. Le chemin monte à travers un maquis peu ombragé et rempli de chênes liège scarifiés.

Hier soir, j'ai continué ma lecture de la panthère des neiges de Sylvain Tesson, il décrit la philosophie Tao et comment elle s’applique au cas de l’affût. La photographie animalière implique de faire face aux longues heures d'attente avant l'apparition éventuelle d'une bête. Il s'agit d'agir sans rien attendre . Cette philosophie me plait, c'est ainsi que je pars. C'est l'envie de partir en voyage qui me pousse et non l'objectif final auquel je pense tout même mais que je n'attends pas. Le but que je visite est de rester dans l'instant présent. Dans le livre, le jour où j'ai commencé à m'aimer, il est question de ça dans rester dans l'instant. C’est le moyen d'après ce livre de trouver le bonheur. En restant dans le présent, on peut trouver dans chaque instant de quoi nous rendre heureux. En marchant et en écrivant tandis que je marche, j'essaie de m'accorder avec cette philosophie.

Les animaux, hormis nous, vivent ainsi, et ne se posent donc pas toutes ces questions. En ça, les animaux semblent se fondre en une seule unité nature tandis que nous sommes visiblement séparé de la nature. Comme pour me contredire, à ce moment apparu dans mon champ de vision un homme, invisible à mes yeux l’instant d’avant. Il était assis sur un tronc d’arbre allongé. Il ne bougeait car il attendait sa femme. Artic a été aussi surpris. Il a fait un bond qui a fait rire tout le monde !

On va au bout des 27km de l’étape et on arrive vers 17h30 à l'aire de camping de las Illas, les deux derniers kilomètres de la départementale en voiture. Merci le stop. Des liens commencent à se créér ce soir autour d’un verre puis un repas !

 

 

 

 

 

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