Où suis-je ?
Récit au fil des pas
Mercredi 6 juillet 2022.
À 22h hier soir, de nouveau, Artic et moi ne sommes pas rassurés à l’idée de dormir à la belle étoile. Je me sens très exposée dans un silence pesant. Pas un vent, de la brume tout autour, plus un bruit si ce n’est de temps en temps le grondement lointain d’un orage. Je suis partagée entre ma petite voix me dit qu’il va pleuvoir et arrête tu es ridicule la météo inreach du gps sait mieux que toi, il possède des tas de satellites et des super ordinateurs pour prédire le temps… Il me prévois une nuit dégagée à ma position et sans risque de pluie jusqu’à demain midi. Mais je suis dans les nuages depuis 3 heures au moins, donc quelque chose cloche. Un nouveau grondement lointain me décide, je monte ma tente tarp. Cinq minutes plus tard je suis de nouveau couchée sous mon abri de toile, me sentant un peu plus sereine, je met tout de même un peu de musique pour briser le silence et m’endormir. J’étais rassurée mais consciente d’être ainsi bien repérée de tous les animaux aux alentours…
Finalement l’orage à éclaté vers 5h30. Avec de la grêle. Heureusement ma tente a bien résisté et je savais que j’avais bien choisi mon emplacement, par de torrents qui puissent grossir - même si je vérifiait ma théorie régulièrement, en jetant un coup d’œil en dehors de mon duvet-, loin des lacs pour ne pas prendre le risque de la formation d’un arc électrique entre l’eau et moi, et assez au milieu de la vallée pour ne pas me prendre un bloc de pierre détaché de la montagne par la foudre. Vers la fin de l’orage, l’écho puissant des rebonds d’une pierre résonnent d’ailleurs dans la vallée.
Vers 7h, je range mais il y a encore quelques gouttes qui se remettent à tomber, et le ciel est encore bien noir alors je reste encore un peu sous ma tente.
Il est 9h, le soleil et l'orage continue de s’affronter un arc en ciel ce superpose aux nuages noirs . Je presse le pas pour m'éloigner du lac de Rius et de son cirque pour redescendre dans la vallée avant qu'un autre orage n’éclate.
C'est en réalité le premier jour de mauvais temps depuis 3 semaines que je suis sur la HRP.
9h15 éclair puis tonnerre assez écartés l’un de l’autre pour me rassurer, la foudre tombe assez loin.
Vers 9h20, il pleut de nouveau. J’ai mis mon poncho pour ne pas être totalement trempée et la polaire à Artic en vitesse. Vers 9h40 ça s’éclaircit , j’enlève tout. Faux espoir, 20minutes plus tard ça repart de plus belle et je remet tout. Ni moi ni Artic, ne sommes véritablement secs..
Le chemin descend et est transformé en petit ruisseau de temps en temps. La pluie ne s’arrêta pas de la descente et j’arrive au refuge de Connangles vers 11h, mi sèche mi trempée. Au début comme d’habitude, il ne veut pas que Artic rentre. Mais au final alors que je m’installais dans l’entrée il prend pitié et nous laisse entrer tous les deux.
On passe une bonne et longue pause déjeuné avec deux autre français qui font en parallèle de moi le gr11 de la Méditerranée à l’Atlantique. Merci à Dominique et Marco pour cette bonne pause midi conviviale par temps de pluie ! Je mange deux sandwich à la tortilla espagnol à la fois parce que j’ai faim et pour remercier le gérant du refuge d’avoir laisser Artic entrer se mettre au chaud.
Finalement, une éclaircie se pointe vers 15h. Trente minutes plus tard j’étais répartie direction une cabane non gardée à 3h de là sur le chemin du GR11. La variante pour contourner comme prévu, et encore plus avec le mauvais temps, les étapes de l’Aneto.
La cabane en bois est entre deux lacs à 2200m d’altitude. Super propre, paisible et cosy. Il y a l’appel de la nature de Jack London en espagnol qui traine. Quelle bonne idée de livre !
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